Chronique de Mathilde Serrel, entendue à la radio
En ce jour de rentrée des profs, on parle surtout de ce « corps enseignant » qui se réduit comme peau de chagrin… Mais le signal faible de cette rentrée 2022, plus encourageant, c’est la place grandissante du corps dans l’enseignement.
Au-delà des 30 minutes d’activité physique quotidienne qui seront désormais proposées dans les écoles primaires, et du « kit » avec ballons, cordes à sauter, cerceaux et chrono qui a été mis à disposition par l’agence nationale du sport, une idée plus profonde fait son chemin : l’apprentissage par le corps.
C’est comment une classe où on « apprend par le corps » ?
C’est en classe que les élèves assimilent principalement, dans l’interaction avec les autres, mais aussi dans le mouvement ! Ce n’est pas pour rien qu’on réfléchit en marchant… Il y a un siècle Maria Montessori, figure de la pédagogie alternative le disait déjà : « Il est essentiel que le développement mental soit relié au mouvement et en dépende. Sans le mouvement, il n’y a ni progrès, ni santé mentale »
Excellente question à laquelle répond l’ex prof de lycée et philosophe Maxime Rovère : « Apprendre par le corps, c’est se libérer de l’idée que pour accumuler des savoirs, il faut être assis derrière sa table et noter des choses qu’on assimilera à la maison ».
Pourtant aujourd’hui le temps passé assis atteint 55% de la journée au primaire puis 75% à 14-15 ans. Et le mobilier des classes comme l’architecture des écoles restent toujours principalement conçus pour des apprentissages statiques.
Partout où le corps en interaction, en motion et en émotion, devient un outil central de l’apprentissage, et pas une paire de jambes qu’il faut dégourdir !
Cela génère un meilleur mélange entre les filles et les garçons et les élèves plus en difficultés peuvent davantage prendre leur place.
Dans sa chronique de la rentrée, Mathilde Serrel évoque les exemples ci dessous pour illustrer son propos:
Dans une école Suisse les élèves récitent leur table de multiplication en sautant ! La conjugaison du verbe « faire » au passé simple et à cloche pied ! Ce serait ça l’école de demain ? Des initiatives se développent : bouger d’une pièce à l’autre pour mémoriser une règle d’orthographe, installer des pupitres à pédales, ou multiplier les « pauses actives » comme dans des écoles au Québec, où l’on pratique une activité physique en classe pour relancer la concentration. A travers toutes ces expériences « organiques » menées par les enseignants en Suisse, au Québec, à l’intérieur des structures classiques, les enseignants inventent à l’intérieur des cadres.
Quant à moi, en écoutant Mathilde Serrel, je me demande si c’est bien cela que Maria Montessori préconisait.
Marielle